REVOLTES.....EN PAYS MINIER
"Le désespéré" de Gustave Courbet
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Il existe plusieurs formes de violence dont la violence physique qui utilise la force avec coups et blessures et la violence psychologique, cette dernière est la plus méconnue, elle ne laisse pas de marque sur le corps mais elle terrorise, elle humilie, elle atteint profondément l'estime de soi et la santé de ceux qui la subissent.Elle est une arme efficace.
Les évènements suivants ont marqués à jamais l'histoire du bassin houiller de Decazeville, ils illustrent parfaitement ces deux types de violence.
En 1826 le Duc Decazes (1780/1860), héritier des mines rachète les concessions et crée les houillères à l'aide du polytechnicien Cabrol.
Un débat a lieu sur la proposition d'un minimum de salaire.
Clémenceau s'y oppose, le minimum de salaire, pour lui, s'apparentait à la doctrine communiste qu'il n'admettait pas.Il pensait que c'était organiser une prime à la paresse et amenait le patron à rogner le gain du laborieux au profit du fainéant.....
Les mineurs déjà dans la misère perçoivent en 1878 un gain qui varie entre 1,50francs et 2 francs par mois,.... ils sont réduits successivement jusqu'à 0,33 francs par mois
.Les mineurs sur fond d'agitation sociale crient leur désespérance miséreuse, les difficultés économiques sont alarmantes..... c'est alors qu'éclate la grande grève du 26 janvier 1886.
Le sous Directeur, Watrin, est vite mis à l'index....une enquête prouve que celui ci touche 10% sur les réductions successives des salaires.
Les mineurs volés, bafoués crient leur volonté de vivre décemment au prix d'actes désespérés!
.Au matin du 26 Janvier 1886,les mineurs excédés, désespérés dressent une échelle contre la fenêtre du bureau de Watrin d'où il est défenestré , il décède peu aprés.
Défenestration de Watrin
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Suite à ce drame,les esprits se calment, le travail reprend. Cependant la presse se déchaine contre le monde salarial.
Le 7 Février 1886, un grand meeting de soutien aux mineurs à lieu à Paris avec notamment Louise Michel, Jules Guesde,ce dernier donne une portée historique à ce débat disant:
"......LES CLASSES ONT FAIT HIER LEUR ENTREE AU PALAIS BOURBON, SEPAREES PAR LEURs MORTS QU'ELLES SE SONT JETES MUTUELLEMENT A LA TETE......"
L'affaire de Decazeville tient la vedette et secoue la sphère gouvernementale...
Hélas,les promesses d'une meilleure condition de vie ne sont toujours pas tenues, la misère est criante, dans ce climat tendu, l'état envoie 2000 soldats. à cheval ,baionnettes en main pour maintenir l'ordre.
On compte 19 morts du coté des mineurs, les peines de prison pleuvent.
Ici , les soldats à cheval, baionnettes en main.....on aperçoit la halle de Decazeville, détruite aujourd'hui.
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Les promesses ne sont toujours pas tenues, la grève reprend totale, cette fois....la solidarité s'organise.....la grève va durer huit mois.
Quelques satisfactions sur le plan salarial sont alors accordées.
Le rachat des mines en 1892 par la société Commentry Fourchambault va relancer le développement de l'exploitation minière, qui se trouvait en décroissance totale.
Les mines sont nationalisées en 1946.
"Le socialisme nait de cet enfantement laborieux par le mouvement ouvrier opprimé, écrasé, exploité..."
"L'injustice économique est une violence effroyable de ceux qui fabriquent des situations de précarité, de pauvreté, d'inégalité."
EMILE ZOLA s'est inspiré de ces évènements pour écrire son roman "GERMINAL"
Ces informations sont extraites de l'ouvrage de LOUIS CASSIAT "Germinal en Rouergue"
----------à bientôt---------
MICJI